Le Nouveau Réveil de la Pentecôte à Jérusalem

Les Réveils Dans la Bible : la Pentecôte à Jérusalem

prédication Actes 2 : H. E. Alexander, 1950_07_06, église AB Suisse

titre : Le Nouveau Réveil de la Pentecôte à Jérusalem

Résumé : Mon souhait est que nous puissions toujours nous y jeter sans jamais regarder en arrière. Nous ne voulons pas non plus rechercher les dons de l’enfance de l’Eglise de Christ; ce serait engendrer des querelles entre frères, et nourrir des illusions sur nous-mêmes. Cela porterait atteinte à l’oeuvre véritable du Saint-Esprit, car l’apôtre Paul lui- même déclare dans l’Epître où il traite des désordres de l’Eglise de Corinthe : “Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant… lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant” (1 Corinthiens 13:11). Mais nous voulons entrer dans la vie du Saint-Esprit que le jour de la Pentecôte a rendue possible, comprendre quels sont nos privilèges et nos responsabilités mis en lumière ce jour-là, et marcher dans la voie tracée afin d’accomplir les oeuvres préparées par Christ.

Le Nouveau Réveil de la Pentecôte à Jérusalem

Pour ce message j’ai choisi un texte dans le livre des Actes : “Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera” (2:39). Je n’ai pas l’intention de revenir à tous les détails de la Pentecôte, mais je désire plutôt que nous nous laissions emporter par les flots du torrent de la grâce qui jaillit depuis lors.

Mon souhait est que nous puissions toujours nous y jeter sans jamais regarder en arrière. Nous ne voulons pas non plus rechercher les dons de l’enfance de l’Eglise de Christ; ce serait engendrer des querelles entre frères, et nourrir des illusions sur nous-mêmes. Cela porterait atteinte à l’oeuvre véritable du Saint-Esprit, car l’apôtre Paul lui- même déclare dans l’Epître où il traite des désordres de l’Eglise de Corinthe : “Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant… lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant” (1 Corinthiens 13:11). Mais nous voulons entrer dans la vie du Saint-Esprit que le jour de la Pentecôte a rendue possible, comprendre quels sont nos privilèges et nos responsabilités mis en lumière ce jour-là, et marcher dans la voie tracée afin d’accomplir les oeuvres préparées par Christ.

La promesse est pour nous et les nôtres, pour tous ceux qui sont éloignés. Il n’y a pas de limite : “… en aussi grand nombre que le Seigneur les appellera.” Voilà les autres brebis “qui ne sont pas de cette bergerie” (cf. Jean 10 : 16), que Jésus veut amener et que nous devons chercher. Je pense que cette promesse des Actes va de pair avec celle de Jean 3:16. C’est l’une des plus compréhensibles de toute la Bible; elle s’adresse à tous les groupes de la société. Ses échos bénis résonnent jusqu’à nous à travers les siècles, ses effets se font encore sentir aujourd’hui, la source est aussi abondante qu’autrefois, le fleuve continue à couler, la force et la vie ne sont en rien épuisées.

En considérant le grand acte historique de la Pentecôte, j’ai les trois pensées suivantes :

1. Dieu a ses heures
2. Dieu a ses conditions
3. Dieu a ses instruments

1. Dieu a ses heures

Il est maître de ses plans, il veille sur ses enfants, il pourvoit à leurs besoins en tout temps. Dans l’Ancien Testament nous avons la preuve encourageante que Dieu parle à toutes les générations successives ; Moïse et David nous l’affirment (cf. Psaume 90:1; 71:18). Lecteurs, Dieu veille sur vous. Il veut que vous soyez remplis de l’Esprit. Si vous êtes à Christ, vous avez été scellés du Saint-Esprit (cf. Ephésiens 1:13), mais il vous faut le revêtement de la puissance d’en haut pour que vous soyez des témoins brûlants de l’amour du Seigneur Jésus, prêts à tout quitter pour le suivre (cf. Luc 24:49; Actes 1:8). Rappelez-vous qu’il y a encore des millions de païens qui ne connaissent ni la Bible ni le Sauveur. Cette multitude attend la prédication de la croix.

  • Dieu a ses heures. Moise avait écrit que la Pentecôte viendrait cinquante jours après la Pâque; elle est venue à la date exacte (cf. Lévitique 23:15-17). Quand nous jetons un regard en arrière, nous qui avons déjà vécu quelques décennies au service de Dieu, savez-vous ce que nous voyons ? Chaque borne était placée au bon moment, chaque événement s’est déroulé à son heure. Nous découvrons un ordre paternel dans toutes les directions de nos vies ; une action s’est emboîtée dans l’autre, une décision positive a changé une situation (cf. Romains 8:28).
  • Moise avait écrit que la Pentecôte serait une fête, et ce fut le cas à tel point que les gens pensaient que les disciples étaient tous ivres; mais non ! ce n’était pas cela. L’apôtre Paul écrit d’ailleurs aux Ephésiens : “Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit” (5 : 18).
  • Les prophètes avaient dit : “Je répandrai des eaux sur le sol altéré, et des ruisseaux sur la terre desséchée” (Esaïe 44: 3). Chers amis chrétiens, nous nous plaignons tous de sécheresse et de stérilité. Il n’a pas plu depuis longtemps, la rosée même fait défaut au point que notre témoignage est comme de la terre craquelée. Prenons cette promesse d’Esaïe pour nous!
  • Jésus-Christ avait promis qu’en ce jour le Saint- Esprit convaincrait le monde de péché, de justice et de jugement. Il est venu, il a magnifié le Sauveur divin et a rempli les disciples pour qu’ils soient ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre.

2. Dieu a ses conditions

Pour un fait aussi vital et important que la Pentecôte, j’ai cherché des conditions dans les deux premiers chapitres des Actes. Je n’en ai trouvé qu’une seule qui semble résumer toutes les autres: “Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu” (Actes 2 : 1). Sans avoir la place d’en faire l’étude à fond, j’ai pensé aux Evangiles, et c’est la première fois que nous lisons dans le Nouveau Testament que les disciples étaient tous ensemble dans un même lieu. Il est vrai que Jésus leur avait parlé dans ce sens (cf. Matthieu 18: 20). Plus encore, il leur avait clairement dit que si deux d’entre eux s’accordaient sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur serait accordée par le Père céleste (cf. Matthieu 18:19). Mais avez-vous remarqué le petit mot SI ? Le maître connaissait l’état d’esprit des disciples: leur jalousie, leurs rivalités, leur égoïsme. Alors il dit peut-être cela avec un coeur lourd : Si deux sont d’accord.

J’aime beaucoup la musique et j’ai devant moi un instrument que l’accordeur de piano emploie pour son travail un peu agaçant, mais intéressant. J’ai voulu apprendre, moi aussi, à accorder un piano et j’ai commencé par regarder et écouter. Puis je suis allé dans un magasin pour acheter cet instrument qu’on ne voulait d’abord par me vendre, car cela risquait de faire perdre un client à un artisan… Un jour que j’étais seul dans la maison, j’ai fermé portes et fenêtres et j’ai commencé en repérant les notes qui paraissaient les plus fausses; j’ai fait exactement comme l’accordeur, c’était tout à fait juste, mon oreille était satisfaite. J’ai pensé : Bon, passons à la note suivante! Quand j’approchai de l’octave, j’ai joué un accord… c’était terrible ! En accordant une note, je l’avais complètement désaccordée par rapport aux autres. J’en suis arrivé à laisser les choses telles quelles et à appeler le spécialiste car je craignais d’avoir gâté mon piano.

Ai-je besoin de vous expliquer l’illustration ? Nous essayons de nous accorder les uns avec les autres, j’ai moi-même essayé d’accorder des chrétiens ; j’ai réussi avec quelques-uns, Dieu soit béni, mais pour d’autres… je crois que c’est mieux de faire venir l’Accordeur.

Je le dis très sérieusement: Savez- vous que l’Accordeur a mis trois ans pour accorder le piano de la Pentecôte ? Trois ans avec des hommes – ces pêcheurs de Galilée – rudes et indépendants. Pierre a souvent essayé d’accorder les autres notes, mais il a presque cassé les cordes! Certains voulaient être les premiers alors que d’autres préféraient rester en arrière. Quand les mains du Seigneur touchaient le clavier de cette petite communauté, il y avait une note qui sonnait particulièrement faux : ce disciple qui prétendait être le premier. Alors le Seigneur a pris la clé jusqu’à ce qu’il apprenne à être le dernier. D’autres insistaient pour travailler avec leurs propres forces. Le résultat fut un bruit épouvantable, mais l’Accordeur a pris sa clé, et avec une patience infinie, sans jamais gâter les cordes, il a fini par leur faire comprendre qu’un service n’est efficace que dans la puissance du Saint- Esprit. Une note revenait tout le temps: le disciple qui s’acharnait à sauver sa vie. Vous connaissez ces morceaux de musique où une note se répète. Vous comprenez ce que je veux dire : au milieu du concert des chrétiens il y a cette note d’égoïsme qui revient si souvent. Mais l’Accordeur de notre vie veut nous apprendre à la perdre. Chez les disciples, la rivalité était l’une des notes les plus fortes et pour lesquelles il fallait le plus de soins. Chers amis, les incompréhensions des disciples – et aujourd’hui des oeuvres évangéliques – peuvent aller jusqu’à se disputer les âmes des hommes et la couronne des chrétiens. Ceux gui s’entêtaient à servir deux maîtres représentaient une note très fausse. Le divin Accordeur a continué son oeuvre patiente pendant trois ans; et quand il l’eut finie, on pouvait presque dire qu’il n’avait pas réussi… Le clavier des disciples était encore pire après qu’avant! Mais le Seigneur savait qu’il fallait un autre consolateur, le Saint- Esprit, pour continuer l’oeuvre après que sa propre main – celle qui tenait la clé – aurait été percée.

Le Seigneur étant ressuscité, les années de préparation ont atteint leur but. A la croix les désirs secrets sont dévoilés, les leçons sont apprises, les coeurs partagés se décident entièrement. Et pour être tout à fait sûr que l’enseignement donné soit compris, le Seigneur les laisse seuls pendant dix jours. Lorsque l’accordeur est revenu chez nous un jour, je l’ai encore observé. Quand il eut fini, il me dit: “Maintenant il est préférable de ne pas toucher le piano pendant quelques heures. Laissez-le tranquille pour le moment !”

Quand le maître Accordeur est monté dans la gloire, il a mis le clavier de ses disciples dans une chambre haute pour qu’ils fassent silence et prient. Mais au jour de la Pentecôte, l’Esprit est venu, le revêtement de puissance leur a été donné. Nous les voyons tous en parfait accord; que s’est-il donc passé? Le Saint-Esprit a touché toutes ces cordes et il en est sorti une musique magnifique, un accord parfait, une grande variété d’harmonies, une mélodie douce et forte avec des notes majeures et mineures. Aussi la multitude est saisie et s’interroge !

En parlant aujourd’hui de ce revêtement, il est entendu que les conditions n’ont pas changé depuis lors : pas de puissance sans accord ! Vous qui l’avez reçu dans la prière, agissez et partez maintenant dans la direction que Dieu vous montre! Il y a des moments où le Seigneur donne une grande mesure d’accord entre chrétiens; c’est un miracle! Permettons alors au divin Accordeur de poursuivre son oeuvre et l’harmonie spirituelle augmentera. Quand la bénédiction est là, restons attachés au Seigneur pour que cette musique se répande dans toute l’Eglise de Christ. Et tous ensemble nous pourrons concentrer nos efforts sur le grand champ missionnaire qu’est le monde.

3. Dieu a ses instruments

Je place devant vos yeux les disciples accordés, et la première chose qui me frappe dans ces vies revêtues de puissance, c’est la fidélité devant les autres. Les disciples sont loyaux entre eux, courageux devant le monde. Réfléchissez à ce qu’était Jérusalem lors de la crucifixion. Dieu emploie Pierre – qui avait pourtant tremblé devant une jeune femme en reniant son maître – pour proclamer la repentance et le pardon des péchés dans une capitale endurcie et hostile. On connaît la suite : “Ceux qui acceptèrent sa Parole furent baptisés; et, en ce jour là, le nombre des disciples augmenta d’environ trois mille âmes ” (Actes 2: 41). Chers lecteurs, le revêtement de puissance met en évidence :

  • La fidélité dans notre témoignage. Les disciples, devenus pêcheurs d’hommes, saisissaient toutes les opportunités, insistant en toute occasion, favorable ou non (cf. 2 Timothée 4:2). L’amour qu’ils éprouvaient les uns pour les autres (cf. Jean 13: 34-35) permettait à Dieu d’éveiller les consciences et de toucher les coeurs.
  • Une grande simplicité dans notre propre vie. Les nouveaux convertis persévéraient dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière (cf. Actes 2:42). Ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur. Savez-vous pourquoi le monde nous repousse? Nous sommes trop rigides, trop compliqués et beaucoup trop religieux. Certaines personnes s’imaginent que Dieu les transforme en anges, et en entendant leurs paroles et leurs prières, on pourrait presque le croire ! Mais leur langage n’est pas réel, leurs phrases ne sont que de l’airain qui résonne (cf. 1 Corinthiens 13:1). Si le monde rit de nous quelquefois, il a parfaitement raison ; ne lui donnons pas une occasion de raillerie mais laissons apparaître “ce qui est vrai en lui et en nous” (cf. 1 Jean 2:8) si nous voulons le convaincre.
  • La fertilité dans notre service. Il y a eu trois mille conversions à la Pentecôte, et des millions d’autres ont suivi partout où les disciples sont allés. La persécution relatée en Actes 8:1-4 obligea les disciples à se disperser en Judée, en Samarie et même jusqu’en Phénicie et dans l’île de Chypre. Il est dit de ceux qui débordèrent les limites d’Israël que “la main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur” (Actes 11 : 21).
  • La libéralité dans nos coeurs. En Actes 3 : 6, Pierre dit au boiteux : “Je n’ai ni argent, ni or; mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche.” Toute la plénitude que nous avons reçue de l’amour du Seigneur, toutes les richesses incompréhensibles de la grâce de Dieu libèrent une générosité spirituelle et matérielle qui communique Christ aux autres. Pierre n’était pas nécessairement un homme pauvre; il avait une femme et une maison, mais à la fin du chapitre 2 des Actes, nous apprenons que les disciples avaient partagé tous leurs biens. Je suis sûr que Pierre avait aussi fait sa part. C’est pourquoi il pouvait déclarer en toute vérité : Je n’ai plus d’argent, mais ce que j’ai je te le donne, c’est Jésus de Nazareth.
  • La fermeté et le courage au milieu des difficultés. Au chapitre 4 des Actes, les disciples se trouvent face à leurs accusateurs pour dire: “Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu” (Actes 4 : 19). Aucun obstacle ne les arrêtait, rien ne les faisait trembler. Le Saint- Esprit les remplissait tellement qu’ils ne pouvaient se taire. “Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu” (Actes 4 : 20).
  • La puissance dans la prière. J’aurais dû commencer par cela. Voyez- vous cette première réunion de prière après la Pentecôte ? Quelle rencontre ! Pour la troisième fois nous retrouvons la phrase : “Ils élevèrent à Dieu la voix tous ensemble” (Actes 4:24). C’était comme si Jésus venait de ressusciter. Il n’était pas étonnant que le lieu où ils étaient tremblât. Lorsque l’accord est de cette qualité, le ciel s’ouvre, le Seigneur étend sa main et agit (cf. Actes 4:31 -37) .

En conclusion, je vous rappelle l’image du début. Le torrent de la grâce coule toujours. Lecteurs, ne vous lassez pas, ne vous découragez pas et ne vous arrêtez pas. Dix mille peuvent tomber à votre côté, mais vous resterez debout. D’autres peuvent revenir en arrière, mais vous irez toujours de l’avant. Vous apprendrez à faire de vos difficultés des marchepieds pour monter plus haut, près du Seigneur. Si des géants s’opposent, vous vaincrez. Dans la nuit, vous verrez la lumière. Dans l’orage, vous aurez la paix.