Le Nouveau Réveil de la Pentecôte à Jérusalem

Les Réveils Dans la Bible : la Pentecôte à Jérusalem

prédication Actes 2 : H. E. Alexander, 1950_07_06, église AB Suisse

titre : Le Nouveau Réveil de la Pentecôte à Jérusalem

Résumé : Mon souhait est que nous puissions toujours nous y jeter sans jamais regarder en arrière. Nous ne voulons pas non plus rechercher les dons de l’enfance de l’Eglise de Christ; ce serait engendrer des querelles entre frères, et nourrir des illusions sur nous-mêmes. Cela porterait atteinte à l’oeuvre véritable du Saint-Esprit, car l’apôtre Paul lui- même déclare dans l’Epître où il traite des désordres de l’Eglise de Corinthe : “Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant… lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant” (1 Corinthiens 13:11). Mais nous voulons entrer dans la vie du Saint-Esprit que le jour de la Pentecôte a rendue possible, comprendre quels sont nos privilèges et nos responsabilités mis en lumière ce jour-là, et marcher dans la voie tracée afin d’accomplir les oeuvres préparées par Christ.

Le Nouveau Réveil de la Pentecôte à Jérusalem

Pour ce message j’ai choisi un texte dans le livre des Actes : “Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera” (2:39). Je n’ai pas l’intention de revenir à tous les détails de la Pentecôte, mais je désire plutôt que nous nous laissions emporter par les flots du torrent de la grâce qui jaillit depuis lors.

Mon souhait est que nous puissions toujours nous y jeter sans jamais regarder en arrière. Nous ne voulons pas non plus rechercher les dons de l’enfance de l’Eglise de Christ; ce serait engendrer des querelles entre frères, et nourrir des illusions sur nous-mêmes. Cela porterait atteinte à l’oeuvre véritable du Saint-Esprit, car l’apôtre Paul lui- même déclare dans l’Epître où il traite des désordres de l’Eglise de Corinthe : “Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant… lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant” (1 Corinthiens 13:11). Mais nous voulons entrer dans la vie du Saint-Esprit que le jour de la Pentecôte a rendue possible, comprendre quels sont nos privilèges et nos responsabilités mis en lumière ce jour-là, et marcher dans la voie tracée afin d’accomplir les oeuvres préparées par Christ.

La promesse est pour nous et les nôtres, pour tous ceux qui sont éloignés. Il n’y a pas de limite : “… en aussi grand nombre que le Seigneur les appellera.” Voilà les autres brebis “qui ne sont pas de cette bergerie” (cf. Jean 10 : 16), que Jésus veut amener et que nous devons chercher. Je pense que cette promesse des Actes va de pair avec celle de Jean 3:16. C’est l’une des plus compréhensibles de toute la Bible; elle s’adresse à tous les groupes de la société. Ses échos bénis résonnent jusqu’à nous à travers les siècles, ses effets se font encore sentir aujourd’hui, la source est aussi abondante qu’autrefois, le fleuve continue à couler, la force et la vie ne sont en rien épuisées.

En considérant le grand acte historique de la Pentecôte, j’ai les trois pensées suivantes :

1. Dieu a ses heures
2. Dieu a ses conditions
3. Dieu a ses instruments

1. Dieu a ses heures

Il est maître de ses plans, il veille sur ses enfants, il pourvoit à leurs besoins en tout temps. Dans l’Ancien Testament nous avons la preuve encourageante que Dieu parle à toutes les générations successives ; Moïse et David nous l’affirment (cf. Psaume 90:1; 71:18). Lecteurs, Dieu veille sur vous. Il veut que vous soyez remplis de l’Esprit. Si vous êtes à Christ, vous avez été scellés du Saint-Esprit (cf. Ephésiens 1:13), mais il vous faut le revêtement de la puissance d’en haut pour que vous soyez des témoins brûlants de l’amour du Seigneur Jésus, prêts à tout quitter pour le suivre (cf. Luc 24:49; Actes 1:8). Rappelez-vous qu’il y a encore des millions de païens qui ne connaissent ni la Bible ni le Sauveur. Cette multitude attend la prédication de la croix.

  • Dieu a ses heures. Moise avait écrit que la Pentecôte viendrait cinquante jours après la Pâque; elle est venue à la date exacte (cf. Lévitique 23:15-17). Quand nous jetons un regard en arrière, nous qui avons déjà vécu quelques décennies au service de Dieu, savez-vous ce que nous voyons ? Chaque borne était placée au bon moment, chaque événement s’est déroulé à son heure. Nous découvrons un ordre paternel dans toutes les directions de nos vies ; une action s’est emboîtée dans l’autre, une décision positive a changé une situation (cf. Romains 8:28).
  • Moise avait écrit que la Pentecôte serait une fête, et ce fut le cas à tel point que les gens pensaient que les disciples étaient tous ivres; mais non ! ce n’était pas cela. L’apôtre Paul écrit d’ailleurs aux Ephésiens : “Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit” (5 : 18).
  • Les prophètes avaient dit : “Je répandrai des eaux sur le sol altéré, et des ruisseaux sur la terre desséchée” (Esaïe 44: 3). Chers amis chrétiens, nous nous plaignons tous de sécheresse et de stérilité. Il n’a pas plu depuis longtemps, la rosée même fait défaut au point que notre témoignage est comme de la terre craquelée. Prenons cette promesse d’Esaïe pour nous!
  • Jésus-Christ avait promis qu’en ce jour le Saint- Esprit convaincrait le monde de péché, de justice et de jugement. Il est venu, il a magnifié le Sauveur divin et a rempli les disciples pour qu’ils soient ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre.

2. Dieu a ses conditions

Pour un fait aussi vital et important que la Pentecôte, j’ai cherché des conditions dans les deux premiers chapitres des Actes. Je n’en ai trouvé qu’une seule qui semble résumer toutes les autres: “Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu” (Actes 2 : 1). Sans avoir la place d’en faire l’étude à fond, j’ai pensé aux Evangiles, et c’est la première fois que nous lisons dans le Nouveau Testament que les disciples étaient tous ensemble dans un même lieu. Il est vrai que Jésus leur avait parlé dans ce sens (cf. Matthieu 18: 20). Plus encore, il leur avait clairement dit que si deux d’entre eux s’accordaient sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur serait accordée par le Père céleste (cf. Matthieu 18:19). Mais avez-vous remarqué le petit mot SI ? Le maître connaissait l’état d’esprit des disciples: leur jalousie, leurs rivalités, leur égoïsme. Alors il dit peut-être cela avec un coeur lourd : Si deux sont d’accord.

J’aime beaucoup la musique et j’ai devant moi un instrument que l’accordeur de piano emploie pour son travail un peu agaçant, mais intéressant. J’ai voulu apprendre, moi aussi, à accorder un piano et j’ai commencé par regarder et écouter. Puis je suis allé dans un magasin pour acheter cet instrument qu’on ne voulait d’abord par me vendre, car cela risquait de faire perdre un client à un artisan… Un jour que j’étais seul dans la maison, j’ai fermé portes et fenêtres et j’ai commencé en repérant les notes qui paraissaient les plus fausses; j’ai fait exactement comme l’accordeur, c’était tout à fait juste, mon oreille était satisfaite. J’ai pensé : Bon, passons à la note suivante! Quand j’approchai de l’octave, j’ai joué un accord… c’était terrible ! En accordant une note, je l’avais complètement désaccordée par rapport aux autres. J’en suis arrivé à laisser les choses telles quelles et à appeler le spécialiste car je craignais d’avoir gâté mon piano.

Ai-je besoin de vous expliquer l’illustration ? Nous essayons de nous accorder les uns avec les autres, j’ai moi-même essayé d’accorder des chrétiens ; j’ai réussi avec quelques-uns, Dieu soit béni, mais pour d’autres… je crois que c’est mieux de faire venir l’Accordeur.

Je le dis très sérieusement: Savez- vous que l’Accordeur a mis trois ans pour accorder le piano de la Pentecôte ? Trois ans avec des hommes – ces pêcheurs de Galilée – rudes et indépendants. Pierre a souvent essayé d’accorder les autres notes, mais il a presque cassé les cordes! Certains voulaient être les premiers alors que d’autres préféraient rester en arrière. Quand les mains du Seigneur touchaient le clavier de cette petite communauté, il y avait une note qui sonnait particulièrement faux : ce disciple qui prétendait être le premier. Alors le Seigneur a pris la clé jusqu’à ce qu’il apprenne à être le dernier. D’autres insistaient pour travailler avec leurs propres forces. Le résultat fut un bruit épouvantable, mais l’Accordeur a pris sa clé, et avec une patience infinie, sans jamais gâter les cordes, il a fini par leur faire comprendre qu’un service n’est efficace que dans la puissance du Saint- Esprit. Une note revenait tout le temps: le disciple qui s’acharnait à sauver sa vie. Vous connaissez ces morceaux de musique où une note se répète. Vous comprenez ce que je veux dire : au milieu du concert des chrétiens il y a cette note d’égoïsme qui revient si souvent. Mais l’Accordeur de notre vie veut nous apprendre à la perdre. Chez les disciples, la rivalité était l’une des notes les plus fortes et pour lesquelles il fallait le plus de soins. Chers amis, les incompréhensions des disciples – et aujourd’hui des oeuvres évangéliques – peuvent aller jusqu’à se disputer les âmes des hommes et la couronne des chrétiens. Ceux gui s’entêtaient à servir deux maîtres représentaient une note très fausse. Le divin Accordeur a continué son oeuvre patiente pendant trois ans; et quand il l’eut finie, on pouvait presque dire qu’il n’avait pas réussi… Le clavier des disciples était encore pire après qu’avant! Mais le Seigneur savait qu’il fallait un autre consolateur, le Saint- Esprit, pour continuer l’oeuvre après que sa propre main – celle qui tenait la clé – aurait été percée.

Le Seigneur étant ressuscité, les années de préparation ont atteint leur but. A la croix les désirs secrets sont dévoilés, les leçons sont apprises, les coeurs partagés se décident entièrement. Et pour être tout à fait sûr que l’enseignement donné soit compris, le Seigneur les laisse seuls pendant dix jours. Lorsque l’accordeur est revenu chez nous un jour, je l’ai encore observé. Quand il eut fini, il me dit: “Maintenant il est préférable de ne pas toucher le piano pendant quelques heures. Laissez-le tranquille pour le moment !”

Quand le maître Accordeur est monté dans la gloire, il a mis le clavier de ses disciples dans une chambre haute pour qu’ils fassent silence et prient. Mais au jour de la Pentecôte, l’Esprit est venu, le revêtement de puissance leur a été donné. Nous les voyons tous en parfait accord; que s’est-il donc passé? Le Saint-Esprit a touché toutes ces cordes et il en est sorti une musique magnifique, un accord parfait, une grande variété d’harmonies, une mélodie douce et forte avec des notes majeures et mineures. Aussi la multitude est saisie et s’interroge !

En parlant aujourd’hui de ce revêtement, il est entendu que les conditions n’ont pas changé depuis lors : pas de puissance sans accord ! Vous qui l’avez reçu dans la prière, agissez et partez maintenant dans la direction que Dieu vous montre! Il y a des moments où le Seigneur donne une grande mesure d’accord entre chrétiens; c’est un miracle! Permettons alors au divin Accordeur de poursuivre son oeuvre et l’harmonie spirituelle augmentera. Quand la bénédiction est là, restons attachés au Seigneur pour que cette musique se répande dans toute l’Eglise de Christ. Et tous ensemble nous pourrons concentrer nos efforts sur le grand champ missionnaire qu’est le monde.

3. Dieu a ses instruments

Je place devant vos yeux les disciples accordés, et la première chose qui me frappe dans ces vies revêtues de puissance, c’est la fidélité devant les autres. Les disciples sont loyaux entre eux, courageux devant le monde. Réfléchissez à ce qu’était Jérusalem lors de la crucifixion. Dieu emploie Pierre – qui avait pourtant tremblé devant une jeune femme en reniant son maître – pour proclamer la repentance et le pardon des péchés dans une capitale endurcie et hostile. On connaît la suite : “Ceux qui acceptèrent sa Parole furent baptisés; et, en ce jour là, le nombre des disciples augmenta d’environ trois mille âmes ” (Actes 2: 41). Chers lecteurs, le revêtement de puissance met en évidence :

  • La fidélité dans notre témoignage. Les disciples, devenus pêcheurs d’hommes, saisissaient toutes les opportunités, insistant en toute occasion, favorable ou non (cf. 2 Timothée 4:2). L’amour qu’ils éprouvaient les uns pour les autres (cf. Jean 13: 34-35) permettait à Dieu d’éveiller les consciences et de toucher les coeurs.
  • Une grande simplicité dans notre propre vie. Les nouveaux convertis persévéraient dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière (cf. Actes 2:42). Ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur. Savez-vous pourquoi le monde nous repousse? Nous sommes trop rigides, trop compliqués et beaucoup trop religieux. Certaines personnes s’imaginent que Dieu les transforme en anges, et en entendant leurs paroles et leurs prières, on pourrait presque le croire ! Mais leur langage n’est pas réel, leurs phrases ne sont que de l’airain qui résonne (cf. 1 Corinthiens 13:1). Si le monde rit de nous quelquefois, il a parfaitement raison ; ne lui donnons pas une occasion de raillerie mais laissons apparaître “ce qui est vrai en lui et en nous” (cf. 1 Jean 2:8) si nous voulons le convaincre.
  • La fertilité dans notre service. Il y a eu trois mille conversions à la Pentecôte, et des millions d’autres ont suivi partout où les disciples sont allés. La persécution relatée en Actes 8:1-4 obligea les disciples à se disperser en Judée, en Samarie et même jusqu’en Phénicie et dans l’île de Chypre. Il est dit de ceux qui débordèrent les limites d’Israël que “la main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur” (Actes 11 : 21).
  • La libéralité dans nos coeurs. En Actes 3 : 6, Pierre dit au boiteux : “Je n’ai ni argent, ni or; mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche.” Toute la plénitude que nous avons reçue de l’amour du Seigneur, toutes les richesses incompréhensibles de la grâce de Dieu libèrent une générosité spirituelle et matérielle qui communique Christ aux autres. Pierre n’était pas nécessairement un homme pauvre; il avait une femme et une maison, mais à la fin du chapitre 2 des Actes, nous apprenons que les disciples avaient partagé tous leurs biens. Je suis sûr que Pierre avait aussi fait sa part. C’est pourquoi il pouvait déclarer en toute vérité : Je n’ai plus d’argent, mais ce que j’ai je te le donne, c’est Jésus de Nazareth.
  • La fermeté et le courage au milieu des difficultés. Au chapitre 4 des Actes, les disciples se trouvent face à leurs accusateurs pour dire: “Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu” (Actes 4 : 19). Aucun obstacle ne les arrêtait, rien ne les faisait trembler. Le Saint- Esprit les remplissait tellement qu’ils ne pouvaient se taire. “Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu” (Actes 4 : 20).
  • La puissance dans la prière. J’aurais dû commencer par cela. Voyez- vous cette première réunion de prière après la Pentecôte ? Quelle rencontre ! Pour la troisième fois nous retrouvons la phrase : “Ils élevèrent à Dieu la voix tous ensemble” (Actes 4:24). C’était comme si Jésus venait de ressusciter. Il n’était pas étonnant que le lieu où ils étaient tremblât. Lorsque l’accord est de cette qualité, le ciel s’ouvre, le Seigneur étend sa main et agit (cf. Actes 4:31 -37) .

En conclusion, je vous rappelle l’image du début. Le torrent de la grâce coule toujours. Lecteurs, ne vous lassez pas, ne vous découragez pas et ne vous arrêtez pas. Dix mille peuvent tomber à votre côté, mais vous resterez debout. D’autres peuvent revenir en arrière, mais vous irez toujours de l’avant. Vous apprendrez à faire de vos difficultés des marchepieds pour monter plus haut, près du Seigneur. Si des géants s’opposent, vous vaincrez. Dans la nuit, vous verrez la lumière. Dans l’orage, vous aurez la paix.

Le Réveil à Sychar

Les Réveils Dans la Bible : à Sychar

prédication Évangile selon Jean 4 : H. E. Alexander, 1950_06_06, église AB Suisse

titre : Le Réveil à Sychar

Résumé : tout le récit fait ressortir l’avertissement de notre Seigneur : “Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson” ( Jean 4 : 35). Tout est absolument sans faille dans le service du Seigneur Jésus et dans cette simple et belle scène du Nouveau Testament. La puissance de vie qui est dans le Fils déclenche quelque chose de parfait ! La conversation avec la femme de Samarie, les paroles adressées aux disciples, le contact avec les hommes de Sychar, tout porte la marque divine.

Le Réveil à Sychar

Le réveil à Sychar contraste avec celui de Ninive, et tout le récit fait ressortir l’avertissement de notre Seigneur : “Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson” ( Jean 4 : 35). Tout est absolument sans faille dans le service du Seigneur Jésus et dans cette simple et belle scène du Nouveau Testament. La puissance de vie qui est dans le Fils déclenche quelque chose de parfait ! La conversation avec la femme de Samarie, les paroles adressées aux disciples, le contact avec les hommes de Sychar, tout porte la marque divine.

Le Seigneur a choisi cet événement pour donner un des enseignements les plus importants des Evangiles à propos de l’oeuvre missionnaire. Dans la société d’alors, la femme n’avait pas de place, encore moins une femme de ce type. Néanmoins le Seigneur a vu en elle l’immense moisson qui allait suivre au jour de la Pentecôte. Il vous voyait déjà dans cette âme, il voyait la multitude des païens qui devaient entrer dans l’Eglise. Quatre pensées se dégagent de ce magnifique récit :

  1. L’heure du réveil
  2. Les obstacles au réveil
  3. Les sources du réveil
  4. La manifestation du réveil  

1. L’heure du réveil

Nous savons que l’heure du réveil approche et que la moisson est mûre lorsqu’il y a détresse et angoisse, lorsque les appuis séculaires tombent en ruine et que les gens ne savent plus où se tourner et à qui se livrer. Alors la souffrance et les difficultés s’intensifient tellement que le coeur humain se laisse toucher par la grâce de Dieu ou s’endurcit définitivement.

  • Que signifie le mot moisson dans la Bible ? Il est employé comme une image des temps de jugement (cf. Apocalypse 14 : 15-16), sauf en Matthieu et en Jean où le Seigneur lui donne un sens de grâce.
    Ainsi, comme il avait conscience de l’ignorance de Nicodème à propos de la nouvelle naissance – ce docteur en théologie profondément respecté n’était pas un hypocrite – il savait d’avance ce qui pesait sur le coeur de la Samaritaine. Au chapitre 5, nous trouvons un homme malade depuis trente-huit ans qui attendait le mouvement de l’eau pour être guéri. Quel tableau de l’homme sous la loi, conditionné par les autres, par les circonstances, faible et toujours paralysé ! Au chapitre 6, nous voyons une multitude affamée que les disciples voulaient renvoyer pour acheter de quoi man- ger. Mais Jésus n’agit pas ainsi. Il connaît les besoins de la foule et a le pouvoir de les satisfaire dans leur totalité. Au chapitre 7, c’est la fête à Jérusalem. La ville sainte est envahie par des gens religieux qui accomplissent leurs devoirs sincèrement et loyalement. Mais cela ne les rapproche pas du Sauveur, au contraire, puisqu’ils travaillent pour gagner leur salut. Un monde lassé de sa religion et qui soupire après l’année suivante, en espérant mieux. Dans ce contexte, Jésus se manifeste comme celui qui rafraîchit et enlève les fardeaux (cf. Jean 7 : 37-39).
  • Mais allons plus loin, car l’Evangile de Jean est rempli du même message jusqu’au chapitre 12. Au chapitre 8 apparaît un triste cas; triste non pas à cause de la femme adultère, mais à cause des hommes qui l’accusent. Jésus ne leur dit pas un mot et se contente d’écrire leurs péchés par terre, parce qu’il n’engage pas de dialogue avec les hypocrites. Vous connaissez la suite : touchés dans leur conscience, ces hommes partent l’un après l’autre, et Jésus se trouve seul avec la femme pour lui accorder sa grâce, car il est venu pour sauver et non pour juger. Dans ces différents cas, la moisson était mûre, l’heure du réveil était venue. Et pour tous ceux-là Jésus dit que l’heure vient (cf. 4: 21). Ne répétons pas comme les disciples qu’il y a encore quatre mois; ne prenons pas le risque de nous trouver avec ceux qui disent : “La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés” (Jérémie 8 : 20).

2. Les obstacles au réveil

“Le Seigneur sut que les pharisiens avaient appris qu’il faisait et baptisait plus de disciples que Jean” (Jean 4 : 1). Rempli de sagesse, celui qui discerne les intentions de tous les hommes, y compris celles des pharisiens et des disciples, quitte la Judée pour la Galilée. Arrêtons-nous sur ce fait.

  • Ainsi l’envie naît déjà chez les pharisiens ! Ailleurs, dans les Evangiles, nous découvrons des rivalités entre les disciples du même Maître et entre les parents des disciples. Existe-t-il un climat de concurrence entre nos Œuvres, entre chrétiens dans leur travail pour des questions de nombre, de place, de prestige ? Ces conflits engendrent la méfiance et les animosités et font barrage à tout mouvement de réveil. Souvenez-vous de ce qu’a dit le Maître : “Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous” (Marc 9: 35). Savez-vous que cet esprit de division peut empêcher le réveil en Nicodème, faire obstacle à la délivrance de la femme samaritaine, obliger l’homme malade depuis trente-huit ans à recommencer une trente-neuvième année d’infirmité, écarter la possibilité de nourrir la foule, retenir les fleuves d’eau vive de couler ?

  • Mais ce n’est pas tout, nous lisons en Jean 4: 27: “Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés de ce qu’il parlait avec une femme. Toutefois aucun ne dit : Que demandes-tu ? ou : De quoi parles-tu avec elle ? ” Le Seigneur touche le coeur de la Samaritaine d’une façon toute divine et dévoile la racine du mal dans sa vie avec douceur et fermeté; quant aux disciples, ils arrivent avec leurs connaissances, leurs expériences, leurs habitudes et leurs moeurs… Stupéfaits de voir le Sauveur du monde parler avec cette femme, ils font preuve de dureté et d’égoïsme vis-à-vis des hommes et de Dieu. Nous gardons trop souvent pour nous les bénédictions dont nous avons été enrichis, et nous jugeons avec ignorance et prévention ceux que l’amour du Seigneur veut gagner. Que diriez-vous si vous appreniez la conversion d’une personne que vous considérez comme indigne et souillée ? Quand le réveil vient, Dieu fait des choses surprenantes qui humilient l’homme et mettent à nu son orgueil.
  • Un autre obstacle au réveil, c’est l’incompréhension des disciples : “Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant : Rabbi, mange. Mais il leur dit : J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son oeuvre” (4: 31-34). Ils ne saisissent pas le sens du langage de Jésus et ne comprennent rien à l’oeuvre de Dieu.
    Connaissez-vous cette nourriture qui est de faire la volonté de Celui qui nous a envoyés ? C’est la nourriture divine qui nous permet de subsister au milieu des difficultés et de triompher au sein des oppositions.
    Faire la volonté de Dieu nous conduira à prendre une autre direction que celle de notre volonté ou celle des autres. La croix sera toujours la croix : une poutre qui en croise une autre, une qui regarde en haut et en bas et l’autre à gauche et à droite; elles se croisent et se heurtent au milieu ! Si nous voulons suivre le Maître de la moisson, le Sauveur du monde, nous serons crucifiés avec lui, nous ne ferons plus notre volonté. Nous cesserons nos arrangements habiles, nous suivrons ses pensées et non pas les nôtres. Cette nourriture est pleinement satisfaisante.

3. Les sources du réveil

  • Nous croyons à la rosée et à l’aube. Ces deux miracles s’opèrent quotidiennement depuis que le monde existe, et ils se font sans aucun bruit. Vous n’avez jamais entendu l’aube. Si vous sortez de bonne heure un matin d’été, écoutez. Même si vous avez l’ouïe la plus exercée qui soit, vous ne percevez aucun son, vous n’entendez rien. Les meilleures bénédictions sont celles qui se voient et pas seulement celles qui s’entendent ! Au verset 6, il est question du puits de Jacob; c’est là que Jésus, fatigué du voyage, se reposa. C’est aussi là qu’il trouva la femme samaritaine et que se déroula toute la conversation.

Quel est ce puits de Jacob à Sychar ? J’ai trois choses simples et directes à dire :
a) C’est le lieu où Jacob est venu après sa lutte à Peniel, après que Dieu l’eut vaincu en déboîtant sa hanche et en changeant son nom en celui d’Israël (Genèse 32 : 24-32).
b) C’est le lieu où Jacob est arrivé après la réconciliation avec son frère Esaü (Genèse 33 : 18).
c) C’est le lieu où Joseph repose, dans l’attente de la résurrection, après que ses os avaient été ramenés d’Egypte (Josué 24: 32).

a) II n’y a pas de réveil sans repentance (cf. Osée12: 5). Il y a peut-être parmi vous lecteurs, des chrétiens qui luttent avec Dieu et ne le savent pas. Les circonstances sont contre vous; vous vous battez et vous ne savez pas que vous luttez contre Dieu. Votre famille est contre vous; vous résistez, et vous ne savez pas que c’est Dieu qui lutte contre vous. Vos points forts, comme vous les appelez, sont pour Dieu vos points faibles. Il veut déboîter votre hanche, changer votre vie, courber votre volonté. Cessez de dire non, cédez devant le Sauveur, il veut vous donner un nom nouveau comme il l’a fait pour Jacob.

b) II n’y a pas de réveil sans réconciliation. Celle de Jacob avec Esaü est une image de tout ce qui reste en suspens dans les relations entre frères en Christ. Jacob a fait les choses à fond. Nous lisons en Genèse 33 qu’après avoir mis en tête ses enfants avec leurs mères, “lui-même passa devant eux; et il se prosterna à terre sept fois, jusqu’à ce qu’il soit près de son frère” (v. 3). Alors ce dernier, touché par son humiliation, courut à sa rencontre et l’embrassa. Ils ont même pleuré les deux. Et Jacob put dire : “J’ai regardé ta face comme on regarde la face de Dieu” (v. 10). Où en sommes-nous par rapport à ce récit ? Laissons Dieu opérer dans nos coeurs avant de lui présenter notre offrande (cf. Matthieu 5 : 24).

c) II n’y a pas de réveil sans résurrection. Dans l’Evangile de Jean, il s’agit d’une rencontre avec le Seigneur lui-même. C’est à dessein que le récit inspiré mentionne l’absence des disciples à Sychar. Comme ce fut souvent le cas, Jésus fut seul avec cette femme, seul plus tard avec la foule.

Les sources du réveil coulent lors d’un face à face avec. le Seigneur. Nous pouvons être bénis collectivement, mais la rencontre personnelle entre Dieu et nous est encore plus importante. C’est parce que Jésus et cette femme étaient à l’écart que Jésus a pu accomplir son oeuvre en elle.

  • Cette rencontre individuelle avec Jésus conduit à l’acceptation de sa Parole. Le Seigneur a réveillé la soif spirituelle de cette femme en lui disant : “Quiconque boit de cette eau aura encore soif” (Jean 4:13). Si sacré que soit le souvenir de Sychar, si bénis qu’en soient les faits historiques, ce n’est pas le passé qui satisfait et suffit : “Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en Iui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau” (v. 14-15).
  • Notre coeur ressemble au puits de Jacob. Il est impénétrable, mais le Seigneur a la capacité de plonger ses regards jusque dans les coins les plus secrets. Dans le vôtre comme dans le mien, il y a des profondeurs que nous ignorons quelquefois. La révélation en est déplaisante mais indispensable. Nous pourrons alors dire : “Sei- gneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici” (v. 15). Quand cette prière monte d’un coeur ainsi exercé, la parole du Psaume 81 : 11 répond : “Je suis l’Eternel, ton Dieu, qui t’ai fait monter du pays d’Egypte; ouvre ta bouche, et je la remplirai.”
  • La Samaritaine a cru à la promesse de Jésus; aussi le Seigneur va plus loin en mettant sa vie morale à nu avec cet impératif : “Va… appelle ton mari, et viens ici” (Jean 4: 16). Démasquée, la femme se réfugie dans le passé, les traditions et la loi : “Nos pères ont adoré sur cette montagne; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem” (v. 20). Cette femme reconnaît son péché et le prouve par la déclaration suivante : “Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait; ne serait-ce point le Christ ?” (v. 29).
  • La Samaritaine a mis sa confiance en Jésus. Elle a accepté son jugement et elle a abandonné sa cruche. Son métier consistait peut-être à tirer l’eau du puits mais sa découverte est si grande qu’elle se sépare de sa cruche pour aller témoigner de Jésus aux gens de la ville. Nous avons tous une cruche à laisser. Cela peut représenter beaucoup de choses; cependant la force qui est en Jésus-Christ nous permet de les quitter.

4. La manifestation du réveil

La lecture du chapitre nous montre que toute la ville a été touchée par la grâce de Dieu. Tous les gens sont sortis. Voyons un peu dans le détail.

  • “La femme, ayant laissé sa cruche, s’en alla dans la ville” (v. 28). Que signifie pour vous et moi aller dans sa ville ? C’est témoigner dans notre famille, notre milieu, notre Eglise, notre Œuvre, dans l’obéissance et la ferveur après avoir remis de l’ordre dans nos affaires. Sommes-nous prêts à porter l’opprobre dans le monde et aussi dans l’Eglise ?
  • “Ils sortirent de la ville, et ils vinrent vers lui” (v. 30). La grâce a enlevé les barrières, la vérité a rompu les chaînes de préjugés de telle façon que les habitants vont à Jésus en plein jour et aux yeux de tous.
  • Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme : II m’a dit tout ce que j’ai fait” (v. 39). Une question nous est posée : Lorsque nous serons au ciel au sein de la communauté des rachetés, combien seront là à cause de nous ? La réponse dépend de notre engagement pour le Seigneur et de notre déclaration de foi dans notre ville.
  • Le récit se termine sur une note de bénédiction générale : “II resta là deux jours. Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole; et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons; car nous l’avons en- tendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde” (v. 40-42). Vous comprenez mieux le titre de notre étude; tous les signes d’une visitation d’en haut sont là :
    il resta là deux jours : il est présent en personne;
    – ils crurent à cause de sa Parole; elle a engendré la foi;
    – nous l’avons entendu nous-mêmes : pas d’intermédiaire entre le Seigneur et nous;
    nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde : la révélation éclatante de sa gloire et sa grâce ont chassé les doutes.

Le Seigneur Jésus a reçu dans cette ville un accueil qu’il n’a pas trouvé plus tard en Galilée, malgré de nombreux miracles et des signes évidents. Aucun fait extraordinaire n’est mentionné à Sychar. Sa présence et sa parole ont suffi pour réveiller toute une ville en perdition.

Le Réveil à Ninive Avec Jonas

Les Réveils Dans la Bible : à Ninive Avec Jonas

prédication Jonas 4 : H. E. Alexander, 1950_04_06, église AB Suisse

titre : Le Réveil à Ninive Avec Jonas

Résumé : Jonas et Daniel, deux hommes de l’Ancien Testament que le Seigneur a mentionnés dans son enseignement (cf. Luc 11 : 29-30 et Matthieu 24 : 15), ont été spécialement la cible des incrédules. Mon but n’est pas de m’arrêter sur ces théologiens qui ont semé le doute, mais de comprendre la leçon qui ressort du réveil à Ninive. Le livre de Jonas est l’un des plus insolites de l’Ancien Testament.

Le Réveil à Ninive Avec Jonas

En le lisant avec attention, nous sommes constamment étonnés. Jonas est un homme extraordinaire qui a vécu une expérience peu commune, et le fait qu’il y ait eu une action de l’Esprit de Dieu à Ninive est tout simplement miraculeux ! De ce récit se dégagent trois principes divins de toute importance, et je suis convaincu que c’est à cause de notre ignorance à leur endroit que nos prières ont si peu d’orientation biblique, d’autorité et d’efficacité spirituelles; ils nous donnent une clef pour discerner les temps dans lesquels nous vivons:

1. L’inexorable justice de Dieu
vis-à-vis des péchés des nations comme telles. Chacune, responsable de ses propres péchés, en rendra compte à Dieu et moissonnera ce qu’elle aura semé. Il y aura un jugement des nations (cf. Matthieu 25: 31-46) comme il y en aura un des individus (cf. Apocalypse 20: 11-15).

2. La miséricorde insondable de Dieu
envers les nations qui se repentent et envers les autorités qui honorent le Dieu des cieux. S’il y a repentance, la bénédiction suit immédiatement. Les autorités civiles qui respectent Dieu dans un pays sont bénies à leur tour, même si leurs représentants ne sont pas convertis.

3. La responsabilité individuelle des croyants
à l’égard du salut de leur nation par l’annonce de la Parole de Dieu. S’il y a engagement personnel cela n’exclut pas la tâche collective de l’Eglise envers le pays qui l’abrite. Aussi longtemps que le trône de la grâce est établi dans le ciel, le Saint-Esprit agit en grâce sur la terre, et Dieu peut retarder le jour du jugement final à cause des perdus, comme il raccourcira le temps du jugement à cause des élus (cf. Matthieu 24: 22).

Certains chrétiens sont tellement préoccupés par le retour de Christ que l’idée même que Dieu peut encore réveiller une nation n’atteint pas leurs pensées. Ils sont si remplis de dogmes et de schémas quant à ce retour qu’ils n’ont aucune notion de la bénédiction que Dieu peut encore accorder à son Eglise. La lecture du livre de Jonas, avec le commentaire du Seigneur Jésus-Christ, nous révèle trois lois fondamentales :

  1. Dieu ne peut ni bénir, ni employer ses serviteurs en dehors de l’obéissance.
  2. Il n’y a aucun espoir pour les hommes en dehors de la repentance.
  3. La manifestation de la puissance divine passe par la prédication de la croix et de la résurrection de Christ.

1. Pas de bénédiction en dehors de l’obéissance

Plus on lit et on médite ce texte, plus on y découvre des richesses. Les quatre questions posées par les marinier, au prophète en fuite sont inspirantes :

  • Quelle est ton occupation ? (cf Jonas 1 : 8). La question est simple et la réponse aussi car c’est dans la vie quotidienne que la foi vivante se manifeste. A la maison, au bureau, à la fabrique, à l’usine ou dans les champs; dans l’étude, à l’armée ou dans le service de Dieu. Notre génération veut voir le signe de l’obéissance dans nos activités parce que c’est là que Dieu veut accorder la repentance et sauver des âmes. C’est pourquoi tournant le dos à tout égoïsme, il faut témoigner de la puissance de la résurrection et annoncer le message de Dieu !
  • D’où viens-tu ? (1 : 8). C’est l’Ecriture qui répond : “Ecoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, qui cherchez l’Eternel ! Portez les regards sur le rocher d’où vous avez été taillés, sur le creux de la fosse d’où vous avez été tirés” (Esaïe 51 : 1). “C’est là ce que vous étiez, quelques-uns d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu” (1 Corinthiens 6 : 11. Puisque c’est de là que nous venons, ne sauvera-t-il pas les autres aussi ? Cela dépend de vous et de moi. Voulons-nous obéir ? Il y a de quoi nous troubler profondément lorsque nous pensons d’où le Seigneur nous a tirés et sauvés par grâce, et avec quelle nonchalance et indifférence nous laissons un grand nombre de personnes errer sans Dieu. Cette incapacité de souffrir prouve que nous ne sommes pas meilleurs que Jonas, et que nous ne le dépassons pas !
  • Quel est ton pays ? (1 : 8). La plupart d’entre nous jouissons de la liberté d’expression et de la prospérité matérielle. Nos villes ne sont pas toutes détruites et nos familles non plus, mais il ne faut pas oublier que d’autres n’ont pas ces privilèges. Cependant, la société avec ses richesses actuelles ressemble de plus en plus à la grande ville de Ninive. Et nous là au milieu ? Allons-nous continuer d’avoir les mêmes sentiments que Jonas ? Fuir, dormir ou afficher une complète indifférence ?
  • Quel est ton peuple ? (cf. 1 : 8). A quelle partie du peuple de Dieu appartenons-nous ? Quelle est notre Œuvre et quelle est notre Eglise ? Pensons à leur origine, à la bénédiction du début lorsque Dieu les a suscitées. Est-ce que nous en sommes encore dignes, est-ce que nous en maintenons le niveau ? Sommes-nous vraiment réformés par la Parole de Dieu aujourd’hui ? Ou alors sommes-nous passés de la force à la forme, vivons-nous de théories ? J’insiste… faisons-nous valoir ce que nous possédons en Jésus-Christ, donnons-nous aux autres ce que nous avons ou bien, abrités derrière une réputation, fuyons-nous loin de la présence de Dieu, égoïstes, propres justes comme Jonas ? Faut-il la tempête pour nous réveiller, le miracle pour nous arrêter ?

2. Aucun espoir en dehors de la repentance

D’abord quelques mots au sujet de Ninive pour mieux comprendre la grande oeuvre qui s’y est opérée. Premier type d’Antéchrist, Nimrod est à l’origine de Ninive (cf. Genèse 10: 8-11). Appelé “vaillant chasseur devant l’Eternel” (cf. v. 9), il n’a été en fait qu’un rebelle et un tyran. La Bible emploie cinq fois l’expression la grande villeà propos de Ninive (cf. Genèse 10: 12; Jonas 1 : 2; 3: 2; 3: 3; 4: 11). Il est intéressant de lire dans le livre de Daniel que Nébucadnetsar vit un grand arbre où les oiseaux du ciel avaient leur nid (Daniel 4: 12), et qu’en Matthieu 13: 31-32 nous avons la parabole du grain de sénevé devenu un grand arbre où les oiseaux du ciel nichaient. Cet arbre et les oiseaux symbolisent le développement du mal dans le monde de la chrétienté. Le livre de l’Apocalypse nous dépeint la perversité atteignant son comble dans l’expression : “Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre” (Apocalypse 17: 5). Ninive, comme Babylone, représente tout ce qui est corrompu, puissant et opposé à Dieu.

  • A Ninive habitait Sanchérib, le roi des Assyriens, ennemi de Dieu et de son peuple. Le livre de Jonas nous dit qu’à cette époque la méchanceté de la ville était montée jusqu’à la demeure de Dieu (cf. 1 : 2). Nous trouvons cette expression trois fois dans l’Ecriture, en Genèse 18: 20-21 pour Sodome et Gomorrhe, en Jonas 1:2 pour Ninive, et en Apocalypse 18 : 5 pour Babylone. Comme on peut le constater, il ne s’agit pas d’une simple méchanceté, mais d’un état de révolte tel, qu’il s’accumule jusqu’au ciel. Chaque fois que nous lisons cela dans l’Ecriture, le jugement suit immédiatement. Ninive est l’une des trois villes – avec Tyr et Sidon (cf. Matthieu 11 : 21 et Luc 11 : 32) – mentionnées par le Seigneur Jésus comme avertissement pour notre génération.
  • A Ninive, Jonas a prêché la miséricorde divine au milieu des avertissements les plus sévères. Nous le lisons en Jonas 4: 2: “Je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal”. Un siècle plus tard, quand Nahum a annoncé la destruction de Ninive, le jugement est tombé effectivement. Néanmoins, le prophète a coupé subitement son message avec cette parole d’espoir : “Voici sur les montagnes les pieds du messager qui annonce la paix !” (Nahum 2 : 1). Il y avait encore place pour la repentance !
  • A Ninive, nous avons la démonstration de la miséricorde de Dieu. N’oublions pas la parole d’Ezéchiel : “Je suis vivant ! dit le Seigneur l’Eternel, ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive” (33: 11). Les Ninivites se repentirent et Dieu fit grâce, ne fût-ce qu’à cause des cent vingt mille hommes qui n’avaient plus de point de repère quant au bien et au mal (cf. Jonas 4: 11).
  • A Ninive, il y eut un serviteur de Dieu, un Jonas repentant et obéissantpour annoncer la Parole de Dieu. Ainsi, lorsque la Parole est annoncée avec puissance, elle crée un grand besoin auquel elle répond. Voilà pourquoi les habitants de Ninive se repentirent. Si nous sommes muets, ce miracle ne se fera pas. Quittons Ninive un instant pour nous juger nous-mêmes : où est l’esprit de repentance dans notre Eglise, dans notre Œuvre ? Où sont les chrétiens qui se frappent la poitrine, qui s’arrêtent dans leur vie et leur service pour chercher la face de Dieu ? Où sont les coeurs touchés, les consciences exercées par le Saint-Esprit, et où sont ceux qui commencent à souffrir pour le monde perdu au lieu de le condamner ? L’Eglise ne peut pas se repentir si ses membres ne se repentent pas, et la nation ne peut pas se repentir si l’Eglise ne se repent pas. Mais si les croyants sont sensibles à la voix de l’Esprit et changent d’attitude, aucune frontière ne pourra retenir la bénédiction. La puissance de Dieu est toujours plus grande que le mal le plus profond, au point qu’un réveil peut éclater de façon inattendue. Que Dieu nous délivre de tout pessimisme fatal et de toute indécision pesante.

Je reviens au prophète dont l’histoire nous concerne directement.

  • Jonas avait une vocation précise (cf. Jonas 1 : 1-2) ; il était de la tribu de Zabulon à laquelle s’attachait cette promesse : “Réjouis-toi, Zabulon, dans tes courses, et toi Issacar, dans tes tentes ! Ils appelleront les peuples sur la montagne; là ils offriront des sacrifices de justice, car ils suceront l’abondance de la mer et les trésors cachés dans le sable” (Deutéronome 33: 18-19).
  • Jonas fut appelé une seconde fois (cf. Jonas 3 : 1); lisons attentivement ce récit et reconnaissons combien le cas de Jonas fait réfléchir. Dieu nous a appelés une fois, mais avons-nous répondu pleinement, agissons-nous ? Il y a des chrétiens qui traversent des tempêtes et qui passent par des naufrages, ils fuient devant l’Eternel, mais Dieu qui a appelé Jonas une seconde fois, veut aussi les rappeler. Répondrons-nous aujourd’hui ? Il est effrayant de constater combien nous pouvons nous habituer aux paroles d’engagement d’un cantique ou d’une prière et rester stationnaires.
  • Jonas prie l’Eternel son Dieu lorsqu’il est dans le ventre du gros poisson : “Pour moi, je t’offrirai des sacrifices avec un cri d’actions de grâces, j’accomplirai les veux que j’ai faits: Le salut vient de l’Eternel” (Jonas 2 : 10). Dans l’épreuve et le châtiment dus à sa désobéissance, il se réveille à la réalité et, rejeté sur le sable, il retrouve la communion avec son Seigneur, le privilège d’être son messager. Transformé par cette étrange expérience qui représente en quelque sorte la mort et la résurrection avec Christ (cf. Romains 6 : 1-11), il part pour accomplir la mission urgente auprès de cette multitude prête à bénéficier de la miséricorde de Dieu.

3. Pas de puissance divine en dehors de la croix

Ce court livre est d’une richesse très spéciale. Si Dieu veut épargner la ville de Ninive, il n’épargne pas son enfant désobéissant. Trois fois dans ce livre il est dit que Jonas “fuyait loin de la face de l’Eternel” (cf. Jonas 1 : 3 et 10).

  • S’il fuit, c’est à cause de son égoïsme et de son nationalisme. C’est au commencement du chapitre 4 que le prophète se dévoile comme propre juste et montre le fond de son coeur. Il est fort en colère parce que Dieu a fait miséricorde à ces païens. Il rappelle qu’il a préféré fuir plutôt que d’annoncer le jugement. Au moment même où Dieu fait grâce à Ninive, il demande de mourir ! Le message que Dieu lui a confié ne s’accorde pas du tout avec ses conceptions théologiques, si exactes et orthodoxes soient- elles ? L’attitude de Dieu ne correspond pas non plus à ses idées religieuses. Dur pour les Ninivites repentis, il fait preuve de sensiblerie pour un arbuste. Il ne manifeste de la joie que pour un soulagement personnel et physique. Dieu le reprend sévèrement. Quel avertissement pour nous ! Le monde est prêt pour le réveil, mais les croyants ne le sont pas. Ils freinent l’oeuvre de Dieu par leurs conceptions étroites, leurs dogmes chéris, leurs habitudes ancrées.
  • S’il fuit, le monde s’interroge : “Pourquoi as-tu fait cela ?” (Jonas 1 : 10). Les incroyants perçoivent la désobéissance des chrétiens plus qu’on ne le croit. Nous ressemblons tellement à Jonas : déserteurs, dormeurs et inconscients, alors que le jugement est à la porte et plane sur le monde.
  • S’il fuit, Dieu lui barre le chemin et ses plans échouent. Il est la cause de la tempête qui menace la vie des autres comme de ses propres malheurs. Que de fuyards dans l’Eglise de Dieu où il est facile d’être zélé pour toutes sortes d’activités au lieu d’être et de faire ce que Dieu demande ! Que de tempêtes parmi les chrétiens causées par un “Jonas en fuite”. Que de divisions produites par une désobéissance à Dieu.
  • S’il fuit, Dieu le retrouve dans une circonstance extraordinaire, dans le ventre du poisson ! Le réveil de Jonas a précédé le réveil des Ninivites.Identifié à Jésus-Christ dans sa mort et sa résurrection, il a été en bénédiction aux hommes.

En conclusion, l’Esprit de Dieu nous a montré d’abord un Jonas endormi, puis un Jonas secoué et enfin un Jonas réveillé. A la suite de sa rencontre avec Dieu sous les eaux et dans la nuit, Jonas a pu être un signe pour une grande métropole païenne avec le résultat suivant : “Les gens de Ninive crurent à Dieu… depuis les plus grands jusqu’aux plus petits… Qu’ils crient à Dieu avec force, et qu’ils reviennent tous de leur mauvaise voie et des actes de violence dont leurs mains sont coupables… Dieu vit qu’ils agissaient ainsi et qu’ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu’il avait résolu de leur faire et il ne le fit pas” (Jonas 3 : 5-10).

Le Réveil à Jérusalem avec Esdras

Les Réveils Dans la Bible : à Jérusalem avec Esdras

prédication Esdras 1 : H. E. Alexander, 1950_03_06, église AB Suisse

titre : Le Réveil à Jérusalem avec Esdras

Résumé : Le réveil à Jérusalem sous Esdras présente deux caractéristiques rapportées deux fois dans l’Ecriture (cf. 2 Chroniques 36:22-23 et Esdras 1:1-4): une direction de la part du Dieu des cieux et un travail de construction.

Le Réveil à Jérusalem avec Esdras

Le réveil à Jérusalem sous Esdras présente deux caractéristiques rapportées deux fois dans l’Ecriture (cf. 2 Chroniques 36:22-23 et Esdras 1:1-4).

1. Cyrus roi de Perse reçut une direction de la part du Dieu des cieux.

Esaïe, nommant pas avance ce monarque dans sa prophétie, l’appelle de la part de l’Eternel : mon berger, mon oint (cf. 44: 28 et 45:1).
Ainsi Dieu se sert d’un roi païen pour exécuter sa volonté quand son peuple n’est plus capable de la comprendre : “Les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers” (Matthieu 20:16).
Comme Dieu a réveillé l’esprit de Cyrus autrefois, il veut faire de même aujourd’hui pour que nous écoutions l’appel qu’il nous adresse : aller au devant du monde et de sa grande détresse pour lui apporter la Parole de vie.

Le désespoir et la destruction règnent en maints endroits et du sein des ruines s’élève un cri : “La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés” (Jérémie 8: 20). Au milieu de l’esprit dissolvant de ce siècle les hommes cherchent ce qui est immuable.

Les événements présents sont de telle nature que tout le peuple de Dieu devrait comprendre qu’il faut agir pendant qu’on le peut. Dans le monde se livre une lutte spirituelle gigantesque entre les puissances des cieux et celles de l’enfer. La Parole divine nous avertit des desseins de Satan : l’écrasement des nations et leur séduction. Les bouleversements actuels tendent vers un double apogée : la chute et le jugement de Satan, la victoire et le règne de Christ ici-bas. Réveillons-nous donc aux réalités présentes ! Sachons prier afin que Dieu accorde encore un temps de liberté pour la diffusion de sa Parole et le salut d’une multitude de personnes. Dieu veut exaucer les prières s’élevant du coeur de ses enfants. Seul un réveil spirituel profond parmi le peuple de Dieu peut apporter un remède au monde en détresse. Les circonstances de notre temps le crient sur les toits. Entendrons-nous ? Agirons-nous ?

2. Cyrus entreprit un travail de construction.

Quand le monde antédiluvien se précipitait vers la ruine, Dieu donna l’ordre à Noé de construire l’arche. Ce travail s’accomplit malgré l’incompréhension de tous (cf. Hébreux 11 : 7).
Moïse reçut l’ordre de construire le Tabernacle “dans ce grand et affreux désert”, selon Deutéronome 8:15. Si Salomon construisit le Temple en un temps de paix, Esdras et Néhémie le rebâtirent sous les menaces, les railleries et les intrigues. Ainsi le plan divin de rédemption s’accomplit malgré la déchéance et l’opposition des hommes.

Aucun chrétien au cœur ouvert et à la conscience éveillée ne peut demeurer passif en face des millions d’hommes et de femmes qui ignorent le Sauveur et son Evangile; il doit se lever et travailler à la construction de l’édifice spirituel formé par les rachetés.

Lecteurs, il veut vous employer. A Jérusalem, les murs étaient détruits et les portes de la ville consumées par le feu. Levez-vous pour relever les murailles du témoignage; que le monde puisse de nouveau voir les portes de la vérité, y entrer pour trouver le salut ! Que de brèches dans une muraille, qui font croire que les âmes peuvent entrer par une autre porte (cf. Jean 10:1) que Jésus-Christ !
Donnons aux hommes la Parole de Dieu par laquelle ils pourront s’approcher de lui. Au milieu de la destruction, avançons dans l’oeuvre de construction. L’ordre et les moyens nous sont donnés : “Qui d’entre vous est de son peuple ? Que son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de l’Eternel, le Dieu d’Israël !” (Esdras 1:3). Et maintenant, voyons de près ceux qui répondirent à cet appel.

Qui sont-ils ?

“Les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les sacrificateurs et les Lévites, tous ceux dont Dieu réveilla l’esprit, se levèrent pour aller bâtir la maison de l’Eternel à Jérusalem” (Esdras 1:5). Au premier verset de ce même chapitre nous avons lu que l’Eternel réveilla l’esprit de Cyrus, et maintenant ceux dont Dieu a ranimé l’esprit obéissent à la proclamation. Souvent le monde est prêt pour le réveil, mais l’Eglise ne l’est pas à cause de la faiblesse de son témoignage. Sommes-nous disposés au réveil de notre esprit par Dieu ? La réponse à cette question peut avoir des consé- quences importantes. Il s’agit d’une opération que seul le Saint-Esprit peut accomplir, d’un travail profond et individuel qui affecte le coeur et la conscience. Ce réveil ramène à une juste notion de Dieu et de soi-même; ce réveil nous libère des routines mortelles, des ornières stagnantes. Notre façon de vivre, de travailler et de parler doit être revue sous la clarté de l’Esprit saint afin qu’il opère les transformations nécessaires.

“Je connais tes oeuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort” (Apocalypse 3:1). Dieu nous rend lucides sur notre état spirituel : l’absence de conversions pendant une longue période nous inquiétera ; nous serons perturbés et nous n’excuserons plus la médiocrité de notre témoignage, le bas niveau de nos Eglises.
Lorsque Dieu réveille notre esprit, il en résulte une souffrance qui nous amène devant lui et nous pousse à prier jusqu’à ce qu’il intervienne auprès de ceux qui nous entourent et qui nous sont confiés. Les chrétiens qui acceptent que Dieu les secoue de cette façon reconnaissent dans cette grâce le prix du réveil. Le texte nous dit que ceux dont Dieu réveilla l’esprit appartenaient aux trois tribus de Juda, Benjamin et Lévi. Deux passages prophétiques nous les décrivent : la prophétie de Jacob (cf. Genèse 49), et la bénédiction de Moïse (cf. Deutéronome 33). Jacob prédit que le sceptre ne s’éloignera pas de la main de Juda jusqu’à ce que celui qui doit régner vienne en combattant victorieux (cf. Genèse 49:10). La bénédiction de Moïse prévoit de plus que Juda trouvera toujours l’oreille de l’Eternel ouverte pour écouter et secourir (cf. Deutéronome 33 : 7).
Quant à Benjamin, il est prédit qu’il sera un guerrier habile malgré sa petitesse. Cela lui vaudra une bénédiction spéciale (cf. Deutéronome 33 :12).

Jacob décrit Lévi comme étant cruel et méchant par nature; mais la bénédiction de Moïse révèle ce qu’en a fait la grâce de Dieu : Lévi est séparé des hommes, consacré à Dieu qui lui confie le sacerdoce (cf. Deutéronome 33 : 8-11). Les paroles écrites au sujet de ces trois patriarches caractérisent également celui qui se laisse toucher par Dieu : il possède la vision spirituelle d’un avenir glorieux, il vit à la source de l’abondance du Seigneur et dans le combat, si faible soit-il, il est secouru par Dieu qui le protège des ennemis. Ceux qui entreprirent la reconstruction du Temple de Jérusalem l’ont éprouvé (cf. Néhémie 4).

“Alors le peuple s’assembla comme un seul homme à Jérusalem” (Esdras 3:1). Voilà le résultat d’une oeuvre profonde de Dieu, une manifestation profonde du réveil ! Notons ici que le Saint-Esprit accomplit ce que les hommes ne peuvent pas produire malgré tous leurs désirs et leurs efforts.

La première phase du réveil est marquée par l’unité spirituelle. Ce rapprochement des coeurs est si différent de la cordialité superficielle dont on se contente souvent sans avoir de vraie communion ! Cordialité toute extérieure, alors que subsistent les arrière- pensées, et que le passé reste pavé du souvenir d’actes et de paroles qui démentent toute véritable unité. On sauve les apparences, on invente des rapprochements artificiels, telle n’est pas l’oeuvre du Saint-Esprit.

La deuxième phase du réveil commence lorsque les hommes se réconcilient en toute vérité. Les croyants s’ouvrent les uns aux autres : on se voit sous un jour nouveau, on cesse de s’imaginer des choses fausses ou de prendre au sérieux des rapports inexacts. On commence à penser juste l’opposé et on découvre que les hommes et le diable ont fait leur oeuvre de division en répandant des faux bruits qui séparaient ce que Dieu voulait unir. Rien n’attriste davantage le Saint- Esprit que les réticences qui persistent dans nos relations mutuelles. Toutefois le puissant flot du Calvaire qui coule dans les coeurs purifie et délivre enfin de ce poison meurtrier.

La troisième phase du réveil pousse les consciences troublées à confesser au frère ou à la soeur le mal dit à son sujet (cf. Matthieu 5: 23-24). On ira même plus loin, les torts commis seront réparés, les liens personnels rétablis, sinon tous les discours sur ce sujet ne sont que des paroles creuses et nos prières une forme de piété ajoutée à une autre.

Que font-ils ?

“Ils rétablirent l’autel sur ses fondements… et ils y offrirent des holocaustes à l’Eternel, les holocaustes du matin et du soir” (Esdras 3 : 3). C’est par là qu’il faut commencer. Avons-nous rétabli l’autel sur ses fondements dans nos vies ?

Nous avons écouté des prédications sur la croix, nous avons parlé de la croix, nous avons chanté des cantiques sur la croix, mais ceci ne signifie pas nécessairement qu’elle soit efficace au centre de notre être. La croix… deux poutres qui se croisent, l’une horizontale, l’autre verticale, et au milieu se trouve Celui qui donne sa vie pour nous. Le Saint-Esprit veut conquérir notre coeur pour y dresser la croix libératrice du pouvoir de la chair. Celle-ci – capable de se soustraire à tout et de tromper chacun – ne peut plus y échapper. A la croix, la volonté divine croise la volonté humaine rebelle, et les pensées divines s’opposent aux pensées humaines orgueilleuses. A la croix, Jésus-Christ nous identifie à lui et sa victoire devient la nôtre. Rétablissons l’autel sur son fondement : Dieu attend pour faire grâce et délivrer.

“Tous leurs voisins leur donnèrent des objets d’argent, de l’or, des effets, du bétail, et des choses précieuses, outre toutes les offrandes volontaires” (Esdras 1 : 6). Ceux qui quittaient Jérusalem pour Babylone s’offraient volontairement, et ceux qui restaient aidaient ceux qui partaient par leurs dons et leur libéralité. Voilà, dans toute sa simplicité et toute son efficacité, le plan de Dieu pour l’Eglise en marche.
Le réveil n’a pas pour but de remplir en premier lieu les salles de réunion. Son objectif est d’envoyer au loin des messagers de la croix. S’il nous visite, il en découlera des vocations et des départs. C’est la marque déposée de tout vrai réveil. C’est aussi la raison pour laquelle plusieurs ne le désirent pas vraiment. Une dame m’a dit il y a quelque temps : “J’enverrais volontiers mon enfant au groupe de jeunes, mais j’ai peur que vous en fassiez un missionnaire !” Quand le Saint-Esprit fait son oeuvre dans la vie des chrétiens, ceux-ci se donnent spontanément pour le monde perdu. Quel contraste avec l’égoïsme qui règne dans le monde religieux !

“Tous ceux qui étaient autour d’eux les encouragèrent…” (Esdras 1 : 6, version Ostervald). On dirait parfois que les chrétiens se donnent pour tâche de se décourager mutuellement, d’interrompre le travail les uns des autres, de nuire à leurs activités réciproques, de s’y opposer ou de les boycotter…

Laissons-nous instruire par les diverses étapes du réveil à Jérusalem et sachons nous encourager les uns les autres. Nous serons conduits à changer nos méthodes, nos attitudes, à éviter la duplicité, l’antagonisme caché et la recherche d’intérêts personnels. L’Esprit de Dieu est un esprit de vie, de sainteté, de joie et de paix. Il fond les coeurs en un seul, il unit les esprits qui vibrent désormais en accord avec la volonté de Dieu.

La Parole divine décrit les résultats : “lls chantaient, célébrant et louant l’Eternel par ces paroles : Car il est bon, car sa miséricorde pour Israël dure à toujours ! Et tout le peuple poussait de grands cris de joie en célébrant l’Eternel, parce qu’on posait les fondements de la maison de l’Eternel. Mais plusieurs des sacrificateurs et des Lévites, et des chefs de famille âgés, qui avaient vu la première maison, pleuraient à grand bruit pendant qu’on posait sous leurs yeux les fondements de cette maison. Beaucoup d’autres faisaient éclater leur joie par des cris, en sorte qu’on ne pouvait distinguer le bruit des cris de joie du bruit des pleurs parmi le peuple, car le peuple poussait de grands cris dont le son s’entendait au loin” (Esdras 3:11-13).

On peut facilement se représenter cette scène. Un réveil ne peut se produire sans réjouissances, sans abondance de louanges et de prières. Les coeurs sont unis, les langues sont déliées pour chanter les louanges de Dieu et témoigner de sa puissance et de son amour. L’on côtoie certains dangers ? Oui, mais Celui qui crée ce mouvement de vie sait aussi le contrôler et les conducteurs reçoivent la douceur et la délicatesse qui vont de pair avec le discernement spirituel. S’ils se laissent avertir par la Parole, s’ils en sont nourris, elle sera leur sauvegarde car c’est le manque d’enseignement biblique qui occasionne certains abus et des déviations qui permettent aux esprits étrangers de faire irruption dans l’Eglise. Celui qui envoie le réveil est prêt à accorder la vigilance à ceux qui se laissent arracher au sommeil : “Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ” (Philippiens 1 : 6).

Tel fut le réveil que Dieu accorda à son peuple au temps d’Esdras. Les temps, les circonstances, les lieux peuvent changer, mais les lois spirituelles sont identiques et l’enseignement pratique n’a rien perdu de sa fraîcheur.

Qui d’entre vous est de son peuple ? Qu’il réponde, qu’il se consacre à cette tâche et que son Dieu soit avec lui ! Qu’il monte… qu’il bâtisse !

Le Réveil au Carmel avec Elie

Les Réveils Dans la Bible : Au Carmel Avec Elie

prédication 2 Samuel 18 : H. E. Alexander, 1950_02_06, église AB Suisse

titre : Le Réveil au Carmel avec Elie

Résumé : Si nous parlons de réveil en 1 Rois 18, c’est dans le sens d’une intervention directe de Dieu dans une situation désespérée. Cette étude nous fait aborder le sujet des lois qui gouvernent un réveil. On oublie parfois qu’une telle mise en mouvement de puissances spirituelles augmente les tensions intérieures entre la chair et l’esprit chez les chrétiens réveillés. Les séductions et les contrefaçons surviennent souvent sur les talons de l’oeuvre de Dieu. Pour préserver l’action de l’Esprit de Dieu, il faut au préalable une solide instruction biblique et ensuite un objectif défini : l’évangélisation du monde.

Le Réveil au Carmel avec Elie

Si nous parlons de réveil en 1 Rois 18, c’est dans le sens d’une intervention directe de Dieu dans une situation désespérée. Cette étude nous fait aborder le sujet des lois qui gouvernent un réveil. On oublie parfois qu’une telle mise en mouvement de puissances spirituelles augmente les tensions intérieures entre la chair et l’esprit chez les chrétiens réveillés. Les séductions et les contrefaçons surviennent souvent sur les talons de l’oeuvre de Dieu. Pour préserver l’action de l’Esprit de Dieu, il faut au préalable une solide instruction biblique et ensuite un objectif défini : l’évangélisation du monde.

Avant le réveil du Pays de Galles, le Royaume-Uni a eu le privilège d’entendre le Dr R. A. Torrey par lequel l’autorité de la Parole de Dieu a été nettement manifestée. Ainsi les chrétiens étaient préparés pour le grand mouvement de l’Esprit de Dieu qui allaitsuivre. Nous ne voulons rien aujourd’hui qui soit en dehors de lavolonté de Dieuet plus nous nous laissonsenseigner par les récitsbibliques, plus nous sommes sûrs de ce queDieu fait. Au Carmel, l’accent est mis sur le rôle préparatoire de la prière.

Après le passage de 1 Rois18 : 41 : “Et Elie dit à Achab : Monte, mange et bois; car il se fait un bruit qui annonce la pluie”, nous lisons en Jacques 5:17-18qu'”Elie était un homme de la même nature que nous : il pria avec instance pour qu’il ne pleuve point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit”. Elieest comme Jérémie, un de ces hommes exceptionnels de l’Ancien Testament qui ont vécu etproclamé le message de Dieu seulsau milieu de l’apostasie de la nation. Il eut une grande influence sur lavie d’Israël. J’ai trois pensées à ce sujet.

Elie et le Nouveau Testament

  • Il est d’abord associé à la première venue de Christ ici-bas lorsque Jean- Baptiste, de sa prison, envoya demander à Jésus s’il était le Messie. Le Seigneur donna une réponse correspondant à des textes de l’Ancien Testament (cf. Esaïe 29 : 18-19 et 35:5-6) puis il continua lui-même par ces paroles : “Tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean; et, si vous voulez le comprendre, c’est lui qui est l’Elie qui devait venir” (Matthieu 11 :13-14). Cela signifie que Jean- Baptiste était rempli de l’esprit d’Elie avec un message et un ministère semblables aux siens.
  • II est ensuite associé à la seconde venue de Christ lorsque, sur la montagne de la transfiguration, les quelques disciples présents voient apparaître Moïse et Elie auprès de leur Maître. Ils ont alors un avant-goût du règne de Christ sur la terre. Malachie l’avait prédit : “Voici, je vous enverrai Elie, le prophète, avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et redoutable” (4 :5). Ainsi Elie doit précéder le retour de Christ en gloire ici- bas. En Apocalypse 11 : 3-12 nous découvrons qu’à la veille de ce retour, deux puissants témoins se présentent à Jérusalem pour exercer un ministère de jugement. Ils ont l’autorité de faire tomber le feu du ciel comme Elie et le pouvoir de faire des miracles sur la terre comme Moïse. Ils ont également l’autorité de tuer ceux qui s’opposent à eux, mais quand leur témoignage sera terminé, l’Antéchrist les détruira. Ils mourront, mais ils ressusciteront trois jours et demi après, aux yeux de tous et serontenlevés au ciel.
  • De plus, Elie est associé à la prière d’autorité qui intervient dans les affaires des hommes, cette prière spéciale dont parle Jacques (cf. 5:16-18) et qui est d’une grande efficacité pour déjouer les projets néfastes de Satan. Elie a demandé qu’il ne pleuve pas pendant trois ans et demi puis, après la sécheresse, il a prié de nouveau pour qu’il pleuve et l’eau fut accordée en abondance. Les prières d’Elie ont agi dans le monde invisible. Il a coopéré avec Dieu pour l’accomplissement de ses plans et grâce à cela la bénédiction a suivi la malédiction, la grâce a suivi le jugement.
  • Enfin, Elie est associé à notre nature et à nos infirmités. Remarquez que le plus grand prophète de l’Ancien Testament, le plus puissant, le prophète auquel le Saint-Esprit rend le plus beau témoignage nous est présenté comme étant “un homme de la même nature que nous”. Bien que faible parce qu’humain il a prévalu dans les affaires de ce monde par sa prière !
  • IIy a un dernier point de ressemblance entre Elie et nous : les circonstances de ce récit avec la famine, la sécheresse, les souffrances et l’angoisse partout. C’est dans un temps de crise que Dieu a appelé cet homme et qu’il a changé le cours des choses. Tous les réveils que Dieu a suscités dans l’histoire de l’Eglise ont eu leur caractère particulier et ont mis en évidence une ou plusieurs vérités oubliées. Je pense que plus nous nous approchons des temps de la fin, plus l’Esprit de Dieu nous prépare au retour de Christ ici-bas.

Elie et nos temps

En quoi l’exemple d’Elie est-il un encouragement, un avertissement pour l’Eglise ? Il vivait sous une autorité civile et religieuse qui avait renversé les lois des hommes et de Dieu. Le roi Achab “fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui” (1 Rois 16 : 30). Non seulement il imita Jéroboam – avec le culte des veaux d’or – mais il se maria avec une femme païenne et idolâtre, la fille du roi de Sidon et bâtit en l’honneur de Baal une maison à Samarie la capitale ! Et pour comble, sous son règne, Hiel de Béthel fit reconstruire la ville de Jéricho au prix de la vie de ses deux fils (cf. Josué 6:26 et 1 Rois16:34). Comme on le voit, Achab provoque Dieu en face.
En écrivant à l’Eglise de Thyatire, le Saint-Esprit mentionne parmi ses différents péchés : “Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à la débauche, et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles” (Apocalypse 2:20). Jézabel, c’est la personnification de tout ce qui, au nom de Dieu, s’oppose à Dieu; de tout ce qui est fait soi-disant pour Dieu, mais est vraiment contre Dieu. Si Achab représente l’esprit d’Antéchrist dans le monde, Jézabel représente l’esprit d’Antéchrist dans la chrétienté. Avec un tel roi et une telle reine on peut imaginer l’atmosphère lourde et l’état de pourriture morale et religieuse au temps d’Elie.

En lisant les chapitres 17 et 18 de 1 Rois, on est frappé par la passivité du peuple; Elie, Achab, Jézabel et les faux prophètes de Baal tiennent les rôles principaux, mais le peuple où est-il ?… Il est là, muet sans réagir devant les événements. Lorsque Elie rassemble les prophètes de Baal et le peuple il pose cette question incisive : “Jusqu’à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l’Eternel est Dieu, allez après lui; si c’est Baal, allez après lui ! Le peuple ne lui répondit rien (1 Rois18:21). Le mot traduit par “clocher des deux côtés” se retrouve dans l’expression “Je passerai par- dessus vous” (Exode 12:13), ce qui veut dire passer outre; action bonne dans le cas de la Pâque à cause du sang répandu, mauvaise sous le règne d’Achab à cause de ses iniquités répétées. La question d’Elie pouvait se traduire ainsi : Jusqu’à quand passerez-vous par-dessus les iniquités d’Achab et de Jézabel ? Jusqu’à quand refuserez-vous de prendre vos responsabilités ? Jusqu’à quand hésiterez-vous entre deux décisions ? Jusqu’à quand resterez-vous stationnaires ? A force de persévérer dans cetteattitude le peuple passait par-dessus le mal, ne le jugeait pas, le tolérait et s’y associait.

C’est à cette mentalité qu’Elie avait affaire et c’est au milieu de cette paralysie qu’il fallait une intervention divine. N’oublions pas que ces choses “ont été écrites pour notre instruction à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles” (1 Corinthiens10:11).

Aujourd’hui encore on veut bien jouir d’un nom qui ne correspond pas à la réalité, avoir des privilèges sans prendre de responsabilités et sans condamner l’iniquité sous toutes ses formes. On préfère ignorer le mal, passer l’éponge… oui, et l’on parle de réveil ! Mais ce n’est pas tout, les saints étaient dans un piteux état. Il y avait à la cour d’Achab un homme du nom d’Abdias, gouverneur du palais qui craignait l’Eternel depuis son enfance et qui avait même caché cent prophètes de Dieu dans une caverne lors d’une persécution (cf. 1 Rois 18 : 4). Un jour il rencontra Elie et Iui dit : “Est-ce toi mon seigneur Elie ? Il lui répondit : C’est moi; va, dis à ton maître: Voici Elie !” (18:7-8). L’accent est mis sur ton maître. Elie pouvait dire sans réserve : “L’Eternel est vivant, le Dieud’Israël, dont je suis le serviteur !” (1 Rois17:1). Mais Abdias qui craignait Dieu et s’était compromis pour lui avait le coeur partagé. Il servait à la fois Elie et Achab. Lui aussi clochait des deux côtés.

L’Esprit de Dieu a-t-il quelque chose à nous dire à ce sujet ? Nos coeurs sont-ils partagés ? Nous craignons l’Eternel, c’est vrai, et nous le servons; mais sommes-nous éclairés sur les subtilités destructrices du mal, et dans quel intérêt agissons-nous ? L’une des malédictions de nos temps, c’est le nombre de croyants dont le coeur est partagé. Que de bonnes paroles peuvent couvrir une soumission à un Achab et à une Jézabel modernes, ne fût-ce qu’indirectement !

Et puis il y a les sept mille,dont le Seigneur nous parle à deux reprises (cf. 1 Rois19:18 et Romains 11 :2- 4). Nous apprenons par ces passages qu’Elie n’était pas seul et qu’une minorité n’avait pas succombé, cependant elle n’était pas à ses côtés. Où était-elle et que faisait-elle quand la vie d’Elie était en danger ? La Bible ne dit rien à ce propos, mais il est préférable d’être actifs comme Elie (Jacques 5:18) que passifs comme les sept mille (cf. 1 Rois 19:18) !

Je souligne une autre caractéristique qui nous concerne directement : “Elie était un homme de la même nature que nous” (Jacques 5:17). Ce prince des prophètes fait face aux quatre cent cinquante prophètes de Baal, ordonne leur exécution immédiate, ne craint absolument rien d’autre que Dieu et pourtant se sauve lorsqu’il reçoit une menace de mort de Jézabel (cf. 1 Rois 19:3).
Pourquoi cette défaillance ? Quelle en est l’explication ? Je crois que Jézabel lâche le secret lorsque, pour se venger d’Elie, elle parle des dieux dont la puissance démoniaque se manifeste par l’usure et l’épuisement de celui qui leur résiste. Elie est exténué par le combat contre l’apostasie. Nous le voyons fatigué, las, découragé, appelant la mort, mais Dieu intervient en sa faveur et le secourt. Avec une infinie compassion, le Seigneur lui parle; il en prend soin, le nourrit à tel point qu’il se remet, s’en va et marche quarante jours et quarante nuits jusqu’à Horeb où Dieu le rencontre à nouveau (cf. 1 Rois 19 : 3-8). Vous connaissez sa merveilleuse fin terrestre : son enlèvement dans la gloire et son manteau qui tombe sur le jeune Elisée (cf. 2 Rois 2:11-14).

Que nul ne se décourage et que personne ne se glorifie non plus ! Dieu emploie les choses faibles pour anéantir les choses fortes du monde, mais il faut qu’il possède entièrement les siens pour qu’ils triomphent de l’atmosphère et de la mentalité con- temporaines.

Revenons en arrière : Elie a d’abord prié pour que le ciel se ferme (cf. 1 Rois 17:1-2), puis – après le rétablissement de l’autelet la destruction des faux prophètes – il a prié pour qu’il s’ouvre à nouveau. Dieu a répondu aux deux prières. L’Ecriture décrit la sensibilité d’Elie qui entend le bruit lointain de la pluie, monte au sommet du Carmel et prie intensément jusqu’à l’exaucement (cf. 1 Rois 18 : 41-46). C’est dans ce sens que je parle de réveil au Carmel. Dieu intervient dans les affaires des hommes et les bénit quand le mal est jugé grâce à la fidélité d’Elie et sa vie de prière intelligente, même si Achab reste encore sous le pouvoir des faux dieux. Ainsi Dieu montre qu’il est le plus fort.

Elie et nous

  • Je me suis arrêté sur les temps d’Elie à cause de leur ressemblance avec les nôtres. Nous avons vu que l’attitude des sept mille ne suffit pas. Il ne faut pas seulement croire, mais il faut souffrir avec Christ, s’identifier à lui, porter son opprobre, accepter les jugements des autreset la couronne d’épines que le monde nous tresse. Si nous n’atteignons pas ce niveau, ne nous étonnons pas de l’état spirituel et moral qui pèse sur l’Eglise : la sécheresse, le manque de conversions et de fruits partout.

Considérons Elie : il nous est dit qu’il vivait dans la présence de Dieu. En général l’Ecriture nous donne la généalogie des sacrificateurs et des prophètes. D’Elie on ne sait rien du tout, sauf ceci : “Elie le Thischbite, l’un des habitants de Galaad, dit àAchab : L’Eternel est vivant, le Dieu d’Israël, dont je suis le serviteur” (1 Rois 17:1). Elie vient de la présence de l’Eternel. Aucun autre détail n’est donné. Comme pour Melchisédek, nous sommes subitement en face du personnage. La première chose sur laquelle nous devons insister c’est la communion avec Dieu au milieu de ces mêmes circonstances, en dépit de ces mêmes tentations. Que rien ne nous sorte de la présence de l’Eternel, ni son oeuvre, ni notre ministère, ni notre environnement.

Vous êtes peut-être un disciple inconnu, mais si vous vivez dans la présence de Dieu, tout est bien et il prendra soin de vous.Le diable tentera de vous soustraire à cette position. Qui n’en connaît pas la Iutte ? “Le Dieu d’Israël dont je suis le serviteur”, c’est le serviteur devant son maître bien-aimé, le soldat devant son supérieur, l’enfant devant son père. Oui, au milieu de l’indifférence et de l’angoisse, recherchez la présence de Dieu ! Fermez votre porte et dites à vos amis qui heurtent : “Pas maintenant !” Vous désirez le réveil, vous souhaitez que Dieu vous emploie à cet effet. Voici la première condition : “L’Eternel… dont je suis le serviteur.”

Dans d’autres versions ce passage nous est donné ainsi : “L’Eternel devant lequel je me tiens debout” (Version anglaise Autorisée). Voici Elie, cet homme énergique, debout pour Dieu au milieu d’un monde apostat où règne l’iniquité. Personne n’était avec Iui, mais il était debout pour tous les autres. Debout à Kerith, près du torrent; debout à Sarepta quand la veuve le nourrissait; debout pour Dieu devant les quatre cent cinquante prophètes; debout au nom de Dieu devant Achab; debout pour Israël contre l’ennemi. Que l’Esprit de Dieu nous tire du sommeil pour être debout et gagner le combat : “Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable… afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté” (Ephésiens 6:10-13). Tenir ferme signifie rester debout !

Lisez Genèse18 : Abraham était debout et il a demandé grâce même pour Sodome et Gomorrhe. Sommes-nous debout pour notre génération ? Lisez Nombres 16 où, lorsde la révolte de Koré, Aaron courut – l’encensoir à la main – au milieu de l’assemblée, se tenant debout entre les morts et les vivants. Aaron, comme Elie, était de ceux qui savaient se tenir debout pour le peuple, pour le pays, entre Dieu et Satan. Prenons la décision non seulement de garder la présence de Dieu dans nos vies, mais de nous tenir debout pour le monde. Au temps d’Elie, un homme a suffi.Lecteurs, combien sommes-nous ? Cent chrétiens devant le trône de Dieu, c’est le déclenchement d’une puissance extraordinaire, c’est l’annonce d’une grande pluie.

En écho à 1 Rois 18:42, Jacques nous dit : “I pria.” Il se pencha contre terre, le visage entre les genoux, cherchant la face de Dieu. Il connaissait la tragique situation, il savait que Dieu seul pouvait intervenir, sa vie et sa réputation Iui importaient peu, pourvu que Dieu réponde : “La prière agissante du juste a une grande efficacité ” (Jacques 5 : 16). Apprenez cette leçon, consacrez-vous à ce tra-vail d’enfantement ! Dieu ouvrira vos yeux pour voir la nuée à l’horizon et vos oreilles pour entendre le bruit d’une grande pluie. Notre Sauveur a dit : “Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel” (Matthieu 18:18). Il y a des puissances sataniques qui doivent être liées au nom du Seigneur Jésus afin que les nations en soient délivrées et cela se fait dans l’intercession. Dieu pourrait changer les choses en une nuit s’il le voulait, mais selon ses propres lois, il attend que ses enfants coopèrent comme Elie.